Article publié dans le Journal Of Dairy Science de juin 2024, dont les auteurs pricipaux sont L.S. Hall et RH Bryant de l’université de Lincoln NZ
Contexte et Objectifs de l'Étude
Le sommeil joue un rôle crucial dans la santé physique, mentale et la sécurité au travail, en particulier dans des environnements exigeants comme les fermes laitières. Pendant la période de vêlage groupé au printemps, les travailleurs des fermes laitières doivent gérer des journées longues et un rythme intense, souvent au détriment de leur sommeil. Cette étude visait à analyser la quantité et la qualité du sommeil des travailleurs des fermes laitières en Nouvelle-Zélande pendant cette période critique. Les chercheurs souhaitaient également identifier les facteurs influençant le sommeil, tels que la fréquence de traite, la localisation de la ferme et le rôle des travailleurs.
🛠️ Méthodologie et Participants
L’étude a été menée auprès de 33 travailleurs répartis dans 10 fermes laitières néo-zélandaises pendant une période de 90 jours correspondant au vêlage printanier. Les participants portaient un anneau connecté Oura pour mesurer différentes métriques du sommeil, notamment le temps total de sommeil (TST), l’efficacité du sommeil (SE) et les fréquences cardiaques nocturnes. Les fermes étaient classées selon leur fréquence de traite : une fois par jour (OAD) ou deux fois par jour (TAD). Les données ont été analysées statistiquement pour établir des relations entre les variables mesurées et les conditions de travail.
💤 Principaux Résultats
Les travailleurs ont dormi en moyenne 6 heures et 15 minutes par nuit, un chiffre en dessous des 7 à 9 heures recommandées pour une santé optimale. Le temps total de sommeil a diminué au fur et à mesure que la saison avançait, en corrélation avec des heures de réveil plus précoces et un démarrage des activités plus tôt. Malgré des attentes différentes pour les fréquences de traite OAD et TAD, aucune différence significative n’a été trouvée dans le temps de sommeil entre ces deux groupes.
La localisation de la ferme a eu un impact significatif : les fermes plus isolées et confrontées à des conditions météorologiques défavorables présentaient des niveaux de stress plus élevés et des perturbations plus marquées du sommeil. De plus, les managers et les travailleurs subalternes ont montré des schémas de sommeil différents, les managers ayant tendance à commencer leur sommeil plus tôt.


🚨 Conséquences du Manque de Sommeil
Le déficit de sommeil a des implications directes sur la sécurité et la performance des travailleurs. Un sommeil insuffisant augmente les risques d’accidents avec du matériel lourd, d’erreurs graves et peut altérer les capacités cognitives et la régulation émotionnelle. De plus, un sommeil écourté réduit la phase de sommeil paradoxal (REM), cruciale pour la mémorisation et la gestion du stress.
✅ Recommandations pour l'Amélioration du Sommeil
Pour améliorer la quantité et la qualité du sommeil des travailleurs agricoles, plusieurs recommandations ont été formulées :
- Améliorer l’organisation des horaires de travail, avec des périodes de repos suffisantes entre deux journées consécutives.
- Adapter les tâches et les rôles pour éviter une surcharge de travail en soirée.
- Éduquer les travailleurs sur l’importance du sommeil et les pratiques favorisant une meilleure hygiène du sommeil.
- Optimiser les systèmes de gestion et de délégation des tâches pour éviter des heures supplémentaires imprévues.
📊 Conclusion
Cette étude met en évidence un manque chronique de sommeil parmi les travailleurs des fermes laitières pendant la période de vêlage groupé. Bien que la qualité du sommeil soit restée relativement stable, la quantité est demeurée insuffisante pour assurer une performance optimale et prévenir les risques liés à la fatigue. Des ajustements organisationnels et une meilleure sensibilisation aux enjeux du sommeil apparaissent essentiels pour améliorer le bien-être et la sécurité des travailleurs dans ces environnements exigeants.