Préparez-vous à la baisse saisonnière de la production de colostrum : conseils d’experts pour garder vos congélateurs bien remplis

La production de colostrum peut souvent baisser lorsque les températures se refroidissent et que les jours raccourcissent, mais une planification et une gestion intelligentes peuvent vous aider à surmonter cette baisse saisonnière.

À l’heure actuelle, vous avez peut-être l’impression que le colostrum ne manque pas. Les vaches vêlent, les congélateurs sont pleins et vous pensez peut-être que vous êtes tranquille pour le reste de l’année en termes de stocks. Mais à mesure que les jours raccourcissent et que les températures commencent à baisser, de nombreuses exploitations vont être confrontées à un défi de taille en matière d’alimentation des veaux : la baisse de la production de colostrum.

 

« De nombreuses exploitations sont confrontées à un problème courant qui laisse les éleveurs et les responsables des veaux perplexes : la baisse de la production de colostrum pendant les mois d’automne et d’hiver », explique Katelyn Goldsmith spécialiste de la filière laitière à l’université du Wisconsin-Madison. « Ce problème peut rendre difficile l’alimentation rapide des veaux avec du colostrum de haute qualité en quantités suffisantes. »

 

Bien que ce ralentissement saisonnier soit courant, il ne doit pas vous prendre au dépourvu. Avec une planification et une gestion adéquates, vous pouvez anticiper cette baisse et garder le contrôle de votre approvisionnement en colostrum.

Pourquoi cela se produit-il ?


Bien qu’il n’y ait pas de réponse certaine à la question de savoir pourquoi la production de colostrum diminue pendant l’automne et l’hiver, les recherches mettent en évidence deux facteurs clés : la réduction de la durée du jour et la baisse de l’indice de température-humidité (THI).

À mesure que les jours raccourcissent après juin, les vaches reçoivent moins de lumière et les conditions deviennent plus fraîches et plus sèches. Ces deux facteurs ont été associés à une baisse de la production de colostrum. Goldsmith note que dans une étude menée au Texas la production moyenne de colostrum est passée de 7 litres en juin à seulement 2,5 litres en décembre. Les vaches plus âgées ont été particulièrement touchées.

Des baisses saisonnières similaires ont été observées dans des études menées à New York, dans le Michigan et en Europe. Si la génétique, la nutrition et les antécédents de lactation jouent un rôle important, la régularité de ce phénomène suggère que la réduction de la lumière et la baisse du THI sont les principaux facteurs de cette baisse.

Comment se préparer ?

 

Pour minimiser l’impact des baisses saisonnières, Mme Goldsmith recommande de se concentrer sur les facteurs que vous pouvez contrôler. Elle propose les stratégies suivantes pour vous aider à anticiper le ralentissement :

  • Faites attention à la durée de la période de tarissement : il est essentiel de veiller à ce que les vaches aient une période de tarissement suffisante. Les vaches dont la période de tarissement est courte ont tendance à produire moins de colostrum. Mme Goldsmith indique qu’une période de tarissement de 45 à 60 jours est considérée comme idéale.

  • Réduisez le stress environnemental : les vaches taries doivent avoir un accès constant et suffisant à la nourriture et à l’eau, en particulier pendant les mois d’été. Un accès limité ou restreint à la nourriture et à l’eau peut réduire la consommation de matière sèche, ce qui a un effet négatif sur la production de colostrum.

  • Encourager la descente du colostrum : pendant la traite, maintenez un environnement calme et peu stressant. Assurez-vous que les vaches sont bien préparées avant de fixer les faisceaux trayeurs et qu’elles sont complètement traites avant de les retirer. « La qualité du colostrum diminue lorsque la collecte est retardée », ajoute-t-elle. « Pour une qualité optimale, il est recommandé de récolter le colostrum moins de 8 heures après le vêlage. » Envisager l’ocytocine pour les vaches en première lactation : Il a été démontré que l’administration d’ocytocine favorise la descente du colostrum et augmente le rendement chez les vaches en première lactation. Des recherches récentes ont montré que les vaches en première lactation produisaient 3,5 livres de colostrum de plus lorsqu’elles recevaient une dose appropriée d’ocytocine par rapport aux vaches non traitées. Si vous envisagez cette option, discutez avec votre vétérinaire pour déterminer si l’utilisation de l’ocytocine convient à votre exploitation.
  • Évaluer les additifs alimentaires : Des études récentes ont montré que les additifs alimentaires tels que la choline ou le calcidiol dans l’alimentation des vaches taries améliorent la production de colostrum. Lorsque vous évaluez des additifs alimentaires, assurez-vous qu’il s’agit de produits scientifiquement prouvés dont l’impact sur la production de colostrum a été évalué.

Gérer l’approvisionnement lorsque les rendements sont faibles

 

Même avec la meilleure préparation, il peut arriver que le colostrum vienne à manquer. C’est là qu’une gestion intelligente des stocks entre en jeu.

« Une banque de colostrum bien approvisionnée peut être vitale pendant les périodes de faible production », explique Mme Goldsmith. « Utilisez un outil tel qu’un réfractomètre Brix pour évaluer la qualité du colostrum et le conserver en conséquence. »


« Le colostrum doit être réfrigéré pendant un jour maximum ou congelé pendant un an maximum afin de préserver sa qualité », précise-t-elle. « Étiquetez correctement le colostrum et conservez-le dans un environnement propre afin d’éviter toute contamination. »

Réfractomètre, colostrum veau

Anticipez les baisses de production

Les baisses saisonnières de la production de colostrum peuvent être frustrantes, mais il est utile de savoir pourquoi elles se produisent et comment s’y préparer. Les journées plus courtes et les températures plus fraîches peuvent réduire les rendements en automne et en hiver, mais une bonne gestion peut faire la différence. Concentrez-vous sur une période de tarissement adéquate, constituez une réserve de colostrum solide et gardez des substituts de qualité à portée de main pour protéger les veaux lorsque les stocks diminuent. Avec une bonne planification, vous pouvez garder vos congélateurs remplis de colostrum de haute qualité afin de garantir une bonne alimentation des veaux.

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