Pour gagner en efficacité et en productivité, les exploitations laitières doivent se concentrer sur la gestion de la zone d’attente, la ventilation, le refroidissement, l’éclairage et le sol. Cela permet de garantir le calme, le confort et la bonne santé des vaches.
Ces témoignages issus d’expériences américaines dans un contexte dans lequel beaucoup de salariés sont embauchés dans une ferme illustre les process à mettre en place dans les structures françaises, d’une façon différente, car on observe rarement un éleveur purement spécialisé dans le maniement des portes de contention, mais le travail est identique et les compétences similaires.
Dans nos exploitations, la gestion de la zone d’attente et l’utilisation adéquate d’une barrière de contention jouent un rôle crucial pour favoriser le confort des vaches et garantir une traite optimale lors de leurs visites quotidiennes en salle de traite. Bien que ces tâches puissent sembler simples, elles nécessitent bien plus que de simplement déplacer les vaches et les faire passer dans la salle de traite.
Les personnes chargées de manipuler les barrières de contention, de gérer les zones d’attente et de contrôler le flux des vaches doivent recevoir une formation approfondie et, surtout, démontrer leurs compétences avant d’être autorisées à travailler de manière autonome. L’utilisation efficace des barrières de contention et des zones d’attente nécessite de comprendre le comportement des vaches, de savoir les interpréter et de créer un flux qui minimise le stress tout en maximisant l’efficacité.
Contrôle des portes de contention
On ne saurait trop insister sur l’importance de la gestion des portes de contention. Toute personne travaillant avec une porte de contention doit être parfaitement formée, mais la formation n’est qu’un début. Les opérateurs doivent démontrer qu’ils sont capables d’utiliser la porte de manière à assurer le confort des vaches et leur entrée sans heurts dans la salle de traite de manière continue. Ils doivent observer en permanence le comportement des vaches, en prêtant attention à leur apparence et à leur comportement dans la zone d’attente et à l’entrée de la salle de traite.
Le flux des vaches doit être fluide et calme, sans encombrement ni précipitation inutiles. Surveillez la densité dans la zone d’attente et les mouvements des vaches à l’entrée de la salle de traite afin de garantir leur confort.
À l’inverse, il est également important de guider les nouveaux opérateurs et trayeurs, car beaucoup ont tendance à conduire chaque vache individuellement dans la salle de traite, une habitude difficile à perdre, mais essentielle pour un flux optimal des vaches.
Ventilation, refroidissement et éclairage
La ventilation et le refroidissement sont essentiels dans la zone d’attente, en particulier par temps chaud, mais ils sont également importants tout au long de l’année. Même par temps frais, la température dans une zone d’attente peut augmenter rapidement en raison de l’exiguïté des lieux, mais nous ne le remarquons peut-être jamais car nous n’avons jamais besoin ou la possibilité d’entrer dans cette zone. Une circulation d’air adéquate peut être maintenue grâce à des ventilateurs stratégiquement placés pour évacuer l’air, à des sprinklers et à un système de refroidissement par évaporation. Cette combinaison aide à évacuer la chaleur corporelle et réduit le stress thermique, ce qui, en fin de compte, protège la production laitière et la santé du troupeau.
Un bon éclairage et une bonne propreté sont également des éléments clés d’une zone d’attente bien gérée. Un espace bien éclairé permet aux vaches de se sentir plus en sécurité et réduit le risque d’accidents, ce qui profite à la fois aux vaches et aux employés. Pensez-y en termes de fonctionnement de la vision d’une vache : parfois, les ombres les plus étranges, auxquelles nous ne prêtons pas attention, peuvent entraver la circulation des vaches.
Sol : priorité au confort des vaches
Le sol est un aspect souvent négligé du confort des vaches dans la zone d’attente, mais c’est l’un des plus importants. Idéalement, le premier quart de la zone d’attente près de l’entrée de la salle de traite devrait être équipé d’un revêtement en caoutchouc si un sol entièrement en caoutchouc n’est pas possible.
Le simple fait de recouvrir cette partie permet de réduire la tension sur les vaches lorsqu’elles se bousculent pour entrer dans la salle de traite. La friction et le couple exercés par les sabots qui poussent contre un sol dur sollicitent leurs articulations et leurs sabots.
C’est l’une des raisons pour lesquelles les salles de traite rotatives font leur retour. Dans les salles de traite rotatives, les vaches entrent à un rythme régulier et contrôlé, contrairement aux salles parallèles ou en épi où elles entrent en groupes ou en « limaces ». Outre leurs nombreux avantages, les salles de traite rotatives favorisent un flux régulier et homogène, ce qui réduit la pression sur les vaches et leurs sabots et diminue l’usure de leurs articulations.
Vision et sécurité
La circulation, le confort et la sécurité des vaches peuvent être améliorés en accordant une attention particulière aux barrières et à la structure extérieure de la zone d’attente ou de l’entrée de la salle de traite. L’ajout de panneaux aux clôtures ou aux barrières existantes peut réduire la capacité des vaches à voir à l’extérieur de la zone d’attente ou de l’entrée, ce qui minimise les distractions et les aide à se déplacer plus confortablement. Créez une vision tunnel qui incite les vaches à entrer dans la salle de traite plutôt que de s’arrêter pour regarder les personnes ou les autres vaches. Cet ajout renforce également la sécurité en empêchant les pattes, les sabots et les épaules de se coincer dans les barrières ou les clôtures.
Gestion du temps : réduire au minimum le temps passé dans la zone d’attente
Un autre élément essentiel de la gestion de la zone d’attente consiste à ne pas y laisser les vaches plus de 45 minutes. Cela peut sembler simple, mais la gestion des mouvements des vaches, le nettoyage des cases ou des logettes et la logistique générale du troupeau peuvent rendre difficile le respect de ce délai. Il est essentiel de constituer des groupes qui permettent un mouvement efficace des vaches vers la salle de traite. Lorsque les vaches sont maintenues trop longtemps dans une zone d’attente, leur niveau de stress augmente, ce qui accroît le risque de blessures ou de maladies et nuit à une bonne descente du lait. La rationalisation du processus permet de réduire au minimum le temps passé par les vaches dans la zone d’attente et de les faire entrer sans encombre dans la salle de traite, afin qu’elles puissent retourner à leur place où elles peuvent se coucher, manger, boire et socialiser. Laissez les vaches être des vaches et exploiter pleinement leur potentiel.
Le confort des vaches : la priorité absolue
En tant que gardiens du troupeau, il est de notre responsabilité d’évaluer et d’améliorer en permanence le confort des vaches. Cela implique d’envisager le pire scénario pour chaque vache, qu’il s’agisse de stress thermique, de problèmes de sol, de temps ou de surpeuplement, et de trouver des moyens d’améliorer son confort. Que ce soit par une meilleure formation du personnel, l’optimisation du contrôle/des fonctions des portes de contention ou l’ajustement global des enclos, notre objectif est toujours le même : améliorer le confort, la santé et la productivité des vaches.
En nous concentrant sur la gestion des zones d’attente, la ventilation, le refroidissement, l’éclairage et la qualité du sol, nous pouvons (au mieux de nos capacités) garantir que nos vaches restent calmes, confortables et en bonne santé. Cela améliore non seulement le bien-être des vaches, mais aussi l’efficacité et la productivité de nos exploitations laitières.
